Lucy la coccinelle
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Lucy était une coccinelle très maladroite. Du matin jusqu’au soir, elle trébuchait, roulait, se cognait à tout ce qui se trouvait sur son chemin.
Ses six pieds s’entremêlaient comme si ce n’était pas ses pieds à elle : deux pieds marchaient en avant, deux tiraient en arrière, un à gauche, un à droite ce qui la déséquilibrait. Ses quatre ailes ne l’écoutaient guère et restaient chiffonnées sur son dos. Et lorsqu’elle s’envolait, les ailes se débattaient et se poussaient l’une l’autre. On aurait dit une toupie volante.
Chaque matin, la même histoire se répétait : lorsque Lucy descendait de la maison fleur où elle dormait avec sa famille, on entendait un bruit fort ! Car Lucy tombait toujours par terre.
« – Hihi elle est encore tombée ! » riaient les autres coccinelles réveillées avant elle.
Et Lucy se levait en boudant ! Elle prenait ensuite son petit panier et partait en groupe avec les autres coccinelles pour chercher des provisions pour la journée. Tout ce qu’elle entendait le long du chemin était :
– Lucy, fais attention !
– Lucy, tiens-toi droite !
– Lucy, regarde où tu voles !
– Ne vole pas si haut ! Ne vole pas si bas !
– Ne perds plus de temps ! Arrête de rêver !
– Allez, dépêche-toi !
Une fois, elle réussit à remplir son petit panier de petits pois de sel, un délice pour les coccinelles. Elle était si fière car elle les avait trouvés toute seule ! Elle avait hâte de montrer à sa maman ce qu’elle avait réussi à récolter. Hélas, sur le chemin de retour, elle volait en rêvant et elle se cogna à une branche d’arbre. Son panier tomba dans la rivière qui se trouvait en-dessous de l’arbre. Tous les petits pois se renversèrent et fondirent dans l’eau ! Elle retourna déçue, les yeux baissés et le panier vide.
« Ah te voilà de retour et de nouveau les mains vides… » la gronda maman.
Le plus difficile, c’était le soir, car elle devait monter sur la tige de la fleur maison pour s’y coucher. Le moment venu, tous les insectes entraient dans leur fleur maison. Lucy avait envie de s’échapper et de se cacher pour que personne ne la regarde car toutes les coccinelles l’observaient et se moquaient d’elle.
«- Dis-donc, jusqu’où va-t-elle réussir à monter aujourd’hui? »
On aurait dit un spectacle.
Lucy respira profondément, se prépara et s’aggrippa à la tige verte. Elle monta, monta, encore un peu et tout à coup, les 6 pieds de Lucy glissèrent le long du fil. Elle recommença mais elle tomba encore et se cogna au sol. Finalemennt, après plusieurs essais, la coccinelle papa l’emporta par une aile et la jeta directement au milieu de la fleur.
Elle se sentait si honteuse et impuissante, rien de ce qu’elle faisait n’était bien ! Tous la grondait d’être si maladroite et de ne pas faire attention. Tous lui disaient « T’es pas capable ! Je le fais à ta place ! »
Personne n’avait jamais vu une coccinelle aussi maladroite ! Elle-même n’arrivait pas à croire qu’elle était une coccinelle. Les coccinelles sont délicates, fines et débrouillardes sûrement pas comme elle. Elle ne supportait pas ses pieds déséquilibrés, ses antennes entremêlées et ses ailes chiffonnées !
« – Il se peut que je ne sois pas une coccinelle ? Peut-être suis-je autre chose… » espérait-elle en tournant la tête vers les ailes. Mais elle soupirait tristement : les 7 points noirs étaient toujours là sur son dos, tout comme chez les autres coccinelles. Elle s’endormait tristement et se réveillait dans le bruit assourdissant de sa chute.
Quand il venait le temps de jouer, Lucy allait se promener toute seule. Elle n’aimait pas rester avec les autres coccinelles enfants sauter d’une fleur à l’autre, faire des concours et des jeux stupides d’insectes. Tout le monde se serait moqué d’elle alors elle préférait jouer seule.
Lucy allait dans une cachette dont elle seule connaissait le chemin : elle s’envolait jusqu’au bord de la forêt, ensuite elle prenait un sentier secret et arrivait dans un endroit magique. Ici elle se sentait libre, ici elle oubliait le fait qu’elle était une coccinelle. Elle aimait prendre des bains de soleil, écouter les chansons des oiseaux et rêver sans être interrompue. Elle adorait tresser des brins d’herbe, faire des puzzles avec des morceaux de feuilles et peindre l’écorce des arbres avec du pollen. Elle jouait à cache-cache avec les rayons du soleil, se cachait derrière les longs fils d’herbe et faisait « Coucou » au soleil. Et les rayons du soleil l’attrapaient en riant.
Un jour, alors qu’elle se relaxait à l’ombre d’une feuille, des brins de paille tombèrent directement sur ses points noirs et Lucy tressaillit. Les pailles dorées brillaient si fort dans la lumière du soleil que Lucy ne pouvait plus en détacher les yeux. Avec une petite chanson dans la tête, elle commença à entremêler les pailles les uns avec les autres, à les tresser doucement et un petit escalier doré apparût de ses mains délicates.
« – Oh, je vois que tu as déjà utilisé mes pailles… » dit avec étonnement le moineau assis sur la branche en-dessous.
« Je les ramassais pour mon nid. Mais wooow quel magnifique escalier tu as construit ! Tu as des mains si douées ! Si tu veux je t’apporte encore plus de paille, de toute façon je le faisais pour mon nid. »
Et depuis ce jour, la coccinelle ne s’arrêta plus de construire, elle était si concentrée, ses mains travaillaient rapidement et entrelaçaient les brins de paille reçus du moineau.
Quand enfin l’escalier fût prêt, avec l’aide du moineau, la coccinelle le transporta et l’installa contre la tige de la fleur maison. Elle était si fière de sa réussite ! Maintenant elle pouvait enfin monter sur l’escalier jusqu’aux pétales de la fleur !
Pour la première fois, elle réussit à monter sans tomber ! Toutes les autres coccinelles la regardèrent étonnées en silence !
Lucy s’endormit heureuse et le matin elle put descendre sur l’escalier sans tomber !
Maintenant, chaque matin quand elle se réveille, elle étire ses ailes dans les rayons du soleil et sourit. Elle prend son bain dans une perle de rosée, s’essuie avec des pétales de roses, saupoudre ses pieds de pollen et commence à travailler : elle veut dresser son escalier jusqu’au ciel !
Maintenant elle sait qu’elle peut réaliser tout ce dont elle a besoin, elle est heureuse d’être une coccinelle !
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